A phantasmagorical landscape in full bug ; a gender-bending music video that snows; a blurry pornographic video, which due to lack of payment, becomes abstract; a staging of the self and the mass production of another self; ... what becomes of a society whose experience of reality and oneself is carried out through the media and the recognition of others? What is this very material that inhabits us which is digital?
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Un paysage phantasmagorique en plein bug ; un clip vidéo genré qui neige ; une video pornographique floue, qui faute de paiement, devient abstraite ; une mise en scène de soi et la production en série d'un autre soi ; ... que devient une société dont l'expérience du réel et de soi-même s'effectue par le biais des media et la reconnaissance d'autrui ? Quelle est cette matière même qui nous habite qui est le numérique ?
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La nausée a faim
Insatiable de dégoût
Elle s’emplit a ras-bords
Elle gronde face à l’angoisse
La finitude
Elle la craint
Comme l’excès qui forme le monde
Par peur d’être avalée elle dévore
Elle veut tout et l’excès qui va avec
A s’en cramer les entrailles
La cervelle
Et le reste
Tout consumer
D’abord soi-même
Plutôt que de laisser le temps
et les autres s’en charger
Vivre anthropophage
sous prétexte que "c’est la nature"
La vie se fait prédatrice d’elle-même
Cannibale
Tout cela n’est qu’une histoire
De charogne et de charognards
J’ai la nausée
Et j’ai faim
Je contemple les réseaux
Abasourdies
Le regard survole
En miette
Les sables des mouvances numériques
Où les symboles devenus profanes s’accumulent
Là où fleurissent des jeux de bac à sable
Les images s’agglutinent
Fantômes lasses
Dans ce marécage infécond
Croît une ribambelle de tombes
Les individus défragmentés
Comme autant d’ombres de pixels
Dans les limbes d’une réalité
Où les miroirs brisés
Forment et étiolent la réalité
Les âmes errantes
S’accrochent aux likes
Pour être validés
De faux semblants
Aux avis et commentaires
S’en remet le sentiment d’exister
Se prendre pour une étoile
Lorsque l’on est poussière
L’éthanol est son deuxième cerveau
Meskina
Consensus du m’as-tu vu
Grotesque imago de l’ego
En gloire
Dunes vastes d'un mirage
D’un vague à l’âme
Où tout se marchandising
Internet ou l’enfer d’une splendeur
Inscrit les vestiges
D’une culture brisée
Le nuage surplombe
Ce qu’il nous reste d’esprit
Naufrage annoncé
De nos consciences
Mises à nues
Dans le désert des sens
On nous à pris au piège
Ce que l’on pourrait nommer "notre âme"
Avalée par la toile
De la pathétique servitude volontaire
Errante jusqu’au bug globale
Aux plus démunis
De se raccrocher aux branches
On est mal barré







Parce qu’ils croyaient
Qu’ils suffirait
D’un parce que
Et d’un pourquoi
Pour tout expliquer
Ils sont morts
Comme des myosotis
Roides



Vaincre ou se taire









Tu es le regard
de la nécessité
Et nos enfants ...


Quoi ? Toi aussi ,
tu portes les cornes ?!
Je n'ai rien contre l'irrationnel

Tu dors encore
debout
Mon Amour
Hier j'extermine les fusées d'acier

Disons que cette feuille blanche est la réalité. Je froisse cette feuille. La perception que tu en as est différente. La perception que tu as de moi, qui ai froissé cette feuille est différente. La perception que tu as de cette feuille et de moi-même, qui ai froissé cette feuille, va transformer ma perception de cette feuille et de moi-même. Peut-être que l'action de froisser cette feuille m'a profondément changé. Peut-être que la feuille est véritablement transformée. Peut-être es-tu incroyablement bouleversé. Pourtant, je suis toujours moi, tu es toujours toi et la feuille blanche est toujours la même feuille blanche, mais plus jamais je ne serais la même, tu ne seras idem et cette feuille n'aura le même aspect.

Un torrent putride émane des non-dits.
N'est pas petite affaire que de se faire confiance.
Cela va avec la reconnaissance du semblable.
Dissolue l'humanité a du mal à reconnaître son unité.
Nos liens se sont brisés et nous nous sommes crus libres.
Les mots mentent parce que nous les faisons mentir.
Nous sommes des animaux qui racontons des histoires.
Et nous y croyons.
Nous avons confondus les liens -qui unissent- avec les chaînes -des esclaves.
C'est qu'il n'y a plus besoin de violenter pour mettre à terre.
Le peuple rampe de lui-même.
Chacun condamné à l'exile, regardant son nombril avec la fébrilité du mourant en sursit.
Quelque chose tournait en rond,
une agitation : le grondement d'autres estomacs dans d'autres ventre.
Le politique ? Encombrant. Il fallait soigner les êtres avant de les réunir.
Contempler ce trou au centre de soi, nous persuada du manque.
Nous oublions bien sûr son origine.
Le lien à la mère.
Le lien à la Terre.
La cicatrice de ce lien impensable et vitale à la chaire.
Nous nous croyons émancipés et indifférents.
Nous devînmes une sorte d’aspirateur assoiffés et affamés ;
Un large trou béant, glouton,
Encerclé de faux ennemies et d'autres dangers terribles
au sommet d’une forteresse, derrière la meurtrière.
La faim et la soif était insaisissables.
Rien ne parvenait à les combler.
Toujours, il fallait plus.
Rien ni personne ne suffisait.
Tout était vain, destiné au néant.
Le présent se décomposait.
Hurler ne servait à rien : chacun hurlait, personne n'entendait.
Il n'y avait que le gouffre, qui réclamait sans cesse de nouveaux sacrifices
pour se sentir un instant comblé.
Nous insultions pères et mères
Pour le manque de sens.
Nous leur crachions à la gueule
l'existence vouée au putride
qu'ils nous avaient donné.
Nous oublions
l'élan d'amour,
l'instinct pur et animal
l'impulsion viscérale,
la fabuleuse énergie vitale
qui les avaient attirée l'un à l'autre
et permis de continuer la vie.
Nous ne percevions dans leurs regards,
tout engloutis et absorbés par l'obscurité de la profondeur du trou qu'ils observaient,
qu'un gouffre vaste et noir,
nous renvoyant à l'idée de notre propre néant.
L'impression pourtant qu'il devait avoir quelque chose
quelque part, dans ce néant,
quelque chose d'autre,
quelque chose de soi-même,
une étincelle, qui aurait permis la vie,
qui aurait permis soi,
et restait inconsistant, imperceptible.
Le gouffre se mis à se creuser.
Alors, nous nous retournâmes vers le frère,
l’autre, semblant exalter et irradier de lumière,
en concordance, en résonnance, en accord.
Nous ne reconnûmes pas en lui notre lumière,
ce qui nous plongea dans notre obscurité.
Alors, il devint la projection de l'idée du plein qui nous manquait.
Alors nous nous mîmes à jalouser le frère
et alors, nous nous mîmes à nous détester.
Le néant appelle au néant.
Nous fûmes absorbés.
Les méandres devinrent de plus en plus sombres.
Là, dans l'obscurité, nous devinrent la solitude.
La mort touchait à sa vérité.
Pour éclater à la lumière.
Comme une immersion dans le tout.
Une décomposition de soi.
Un saccage existentiel. C'était prendre les choses contre sens.
Espoir incandescent d'une réminiscence.
La plénitude existe quelque part.
Quelque chose existe qui relie.
Nous prîmes de l'élan pour sauter par-delà.
La vie demande à vivre.
Elle se nourrit d'elle-même.
Elle est espérance
Et ce aux confins du désespoir.
Nous reconnûmes que, peut-être, nous nous étions trompés.
Il fallut exulter.
Exhumer.
Il n'y avait pas de sens et pourtant la vie continuait.
Le corps meurtri devint sacrifice fumant.
Ce qu'il respirait se transformait en cendre.
La dépendance, dans l'instant, comblait le gouffre,
l'exposant aux sensations d'extase.
Il y avait bien une lumière au dedans
pour qu'elle s’expose avec tant d'intensité au dehors.
Bientôt nous rencontrâmes d'autres gouffres,
cernés de chair derrière des palissades d’orgueil.
Bientôt nous reconnûmes dans leur gouffre le notre.
Nous nous laissâmes absorbés l'un dans l'autre.
Nous appelions ça l'amour.
Il y avait là quelque chose de nouveau,
d'étrange et d'enchanté,
dans cette reconnaissance obscur et réciproque,
cette magnétique émanation, comme aimanté.
La friction donnait l'impression d'étinceler.
D'étincelles en étincelles, générer la flamme.
Muable comme l'air, solide comme l'eau.
Bientôt nous serions maître du feu.
Enfin la lumière que nous attendions !
Hélas ! Plus nous cherchions à activer la flamme
au cœur de nos néants, plus les étincelles se firent rares.
Le gouffre l'emporta, absorbant en lui les miettes de l'autre, qu'il broya.
Nous découvrîmes une existence cannibale.
Tout aussi insatiable que la précédente, bien que la digestion se fasse plus lente.
Parfois c'était trop et il devint nécessaire de régurgiter le surplus avant d'absorber à nouveau.
Puis, l'espace devint saturé. Il ne semblait plus y avoir ni gouffre ni horizon. Seulement des corps déchantés, des âmes rapiécées. La sensation de vertige revint.
Avec plus de pesanteur.
Avec moins d'espoir d'échappatoire.
Lorsque tout semblait perdu, la chaire meurtrie se surpris à se recentrer sur ce nombril qu'elle avait fui.
Elle le regarda sous un jour nouveau comme avec un regard neuf.
Il était elle ce trou formé de chair. Elle l’observa pour le dompter. Pour dompter le trouble.
Quelque chose résistait. Quelque chose échappait.
Les liens.
Les racines.
L’origine.
Le sens.
Plus elle observait, plus elle se percevait différente.
Elle reconnut l'autre ; celui qu'elle apprît à aimer.
Plus elle se penchait sur lui, plus elle se reflétait elle.
Elle s’arrêta de nier. Elle accepta de contempler. A force de regarder, elle apprivoisa et commença à aimer.
Elle était toujours sur orbite autour de ce vide effrayant, mais les paroies n'étaient plus glissantes.
Ni affamées, ni assoiffées, elles lui parurent souples et facile à remonter.
L'être s'accepta, en tant qu'individu, à la lumière obscure de sa trajectoire dans l’espace,
Il se reconnaissait. Cela suffit.
Ils échangèrent un regard. Puis deux. Jamais leurs regards ne se croisèrent.
Directement, ils entrèrent, en résonnance.
L'un, l'autre, profond et lumineux.
Lorsqu'ils se virent, ils se reconnurent.
De leurs gouffres réciproque le feu jaillit.
Ils enflammèrent d'un désir ardent leurs chairs, qui se consumant, firent apparaître leurs âmes.
Elles s'élancèrent l'une vers l'autre sans supplice et connurent le sentiment extatique d'être pleines, entières, de s'être retrouvées, enfin. De leur union, une nouvelle âme se forma.